Jachère fleurie avec abeille - La biodiversité vue par Gustave Muller

AGRONOMIE et BIODIVERSITE - Deux thématiques indissociables

Agronomie et Biodiversité, derrière ces mots génériques se cache souvent un vaste nuage de néant. Leur usage ordinaire néglige les véritables enjeux qui découlent de ces terminologies empruntées aux chercheurs et techniciens. Gustave MULLER partenaire technique des agriculteurs et engagée dans le développement de l’agriculture tente chaque jour de ne pas oublier le sens de ces fondamentaux. L’agronomie et la biodiversité sont avant tout les socles d’une agriculture vivrière performante et indispensable à la vie de tous les Hommes.

Nous avons mené

en 2012, en partenariat avec le Réseau Biodiversité pour les abeilles, une expérimentation en plein champs destinée à étudier les intérêts agronomiques et le pouvoir mellifère des couverts végétaux.

Transformer une contrainte en opportunité

Les couverts végétaux sont réglementairement nommés Culture Intermédiaire Piège à Nitrate (CIPAN).  Ils sont obligatoires en « zone vulnérable » sur les parcelles de céréales récoltées au cours de l’été. Leur objectif premier et réglementaire est de piéger l’azote résiduel dans le sol pour éviter toute fuite de nitrate vers les ressources en eau. Au fil des années, nous nous sommes aperçus que nous pouvions transformer cette contrainte réglementaire en véritable atout pour les sols.

En effet, la mise en place de couverts végétaux en interculture permet :

  • de dynamiser la vie du sol,
  • d’améliorer la structure et la porosité du sol,
  • d’augmenter la teneur en matière organique,
  • d’apporter des éléments nutritifs aux plantes,
  • de lutter contre l’érosion.

La prise de conscience

Depuis 2008, notre engagement au sein du Réseau Biodiversité pour les Abeilles nous a sensibilisés aux carences nutritives en fin de cycle des pollinisateurs. Ce facteur est trop souvent négligé et pourtant il présente une des causes majeures du déclin des colonies d’abeilles durant l’hiver. Or la saison de floraison des couverts végétaux correspond à cette période critique, pauvre en ressource nutritive pour les abeilles. En 2012, nous est venue l’idée d’utiliser les couverts végétaux pour dynamiser les bénéfices agronomiques et les relations biotiques (plante-faune). Depuis, nous expérimentons des mélanges d’espèces végétales permettant à la fois un gain agronomique pour les agriculteurs et un bol alimentaire important et diversifié pour les pollinisateurs.

Un dispositif expérimental original

Nous avons mis en essai 16 couverts végétaux ; chaque mélange étant composé de plusieurs espèces végétales. Nous avons suivi le développement de ces couverts, procédé à des relevés de date de floraison, mesuré la production et la teneur en azote. Parallèlement, un apiculteur a relevé chaque semaine un échantillon de pollen que les abeilles ramenaient dans les ruches implantées le long de la parcelle d’essai. Une analyse de  pollen permettant de quantifier les pollens issus des différentes espèces végétales en fleurs a été réalisée. Les résultats nous permettent d’affiner nos pistes de recherches et nous confortent dans la conviction de renouveler cette expérimentation pour proposer des solutions concrétisant si bien la maxime « gagnant-gagnant ».

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